Dynamiques identitaires et reconfigurations territoriales en Afrique du nord et au Moyen-Orient aujourd’hui

An der Université Grenoble Alpes et Sciences Po Grenoble findet am 9. März 2018 eine Konferenz zum Thema ‚Dynamiques identitaires et reconfigurations territoriales en Afrique du nord et au Moyen-Orient aujourd’hui‚ statt. Die Registrierung ist bis zum 30. September 2017 möglich. Den vollständigen Call finden Sie hier:

 

Résumé
Dans un monde arabe traversé par les crises, les dynamiques identitaires se reflètent à travers l’émergence de nouveaux acteurs porteurs de nouveaux discours et de nouvelles stratégies de mobilisation. Elles manifestent une volonté de redéfinir l’identité collective et de renégocier ses modalités de construction. Ces dynamiques constituent un défi pour les Etats nationaux arabes et représentent une menace pour leurs intégrités territoriales. Si elles témoignent de la crise structurelle de l’Etat et de sa légitimité, elles soulèvent aussi la question de la construction nationale. Il s’agira de s’interroger sur leurs dimensions sociales, politiques et religieuses en considérant les contextes régionaux et internationaux.

Argumentaire
Si la montée en force des mouvements islamistes dans le monde arabe (frères musulmans, salafistes, salafistes djihadistes…) à la suite des contestations déclenchées fin 2010 a permis une large couverture médiatique et académique de l’islamisme, le rôle et le poids des dynamiques identitaires dans les mobilisations et dans la reconfiguration du paysage étatique et social arabes n’ont pas été suffisamment traités.
Les révolutions arabes ont été l’occasion pour des communautés ethniques et confessionnelles longtemps marginalisées (houthistes au Yémen, chiites à Bahreïn, kurdes,
turcomans et assyriens en Syrie, coptes en Egypte, berbères au Maroc, amazighs en Libye…) de s’organiser en mouvements politiques, sociaux et/ou militaires et de rendre publiques des revendications culturelle, linguistique voire autonomiste. Manipulées ou/et dissimulées durant des décennies de règne de régimes nationalistes à la recherche d’une pérennisation au pouvoir, ces communautés récusent le modèle centralisateur de l’Etat-nation arabe. Certes, les racines de leurs aspirations peuvent remonter à la construction même des Etats arabes ; mais elles acquièrent aujourd’hui une dimension territoriale rendant compte de l’instabilité et de l’affaiblissement des Etats provoqués par les « printemps arabes » mais surtout guidées par les enjeux régionaux et internationaux (problème kurde en Turquie, lutte contre Daech, rivalité
entre l’Iran et l’Arabie saoudite, retour de la Russie…).
Ainsi, dans un monde arabe traversé par les crises, ces dynamiques se reflètent à travers l’émergence de nouveaux acteurs porteurs de nouveaux discours et de nouvelles stratégies de mobilisation. Ces dynamiques témoignent d’un renforcement de la définition des identités régionales sur la base d’appartenances communautaires ethnique, confessionnelle, régionaliste voire tribale et manifestent une volonté de redéfinir l’identité collective et de renégocier ses modalités de construction. Le fédéralisme apparaît aux yeux de certains acteurs comme une solution (kurdes en Irak et en Syrie, houthistes au Yémen). Mais ces aspirations ne reposent pas uniquement sur la légitimation identitaire, elles sont aussi motivées par des enjeux économiques (al-Jazzira, la zone de peuplement kurde en Syrie, concentre l’essentiel des gisements pétroliers syriens). Les dynamiques identitaires constituent un défi pour les Etats nationaux arabes et représentent une menace pour leurs intégrités territoriales (Syrie, Irak, Libye, Yémen) et leurs unités nationales. Si elles témoignent de la crise structurelle de l’Etat et de sa légitimité, elles soulèvent aussi la question de la construction nationale.
Ces dynamiques sont-elles conjoncturelles ou marquent-elles une nouvelle configuration du paysage politique arabe ? Quels sont les facteurs et indicateurs de ces mutations ? Quel sont leurs discours de mobilisation et de légitimation ? Qui en sont les acteurs, anciens et nouveaux ? Comment et par qui leurs fonctions sont-elles énoncées, redéfinies et vécues ? Ces questions se trouvent aujourd’hui au cœur des problèmes qu’affrontent les Etats et les sociétés arabes.
Il s’agira de s’interroger sur les dimensions sociales, politiques et religieuses de ces transformations en considérant les contextes régionaux et internationaux. Dans une approche pluridisciplinaire et comparatiste, selon une mise en perspective théorique, historique, régionale des genèses et des transformations du fait identitaire, cette journée d’études tentera d’envisager la question de la segmentarisation de l’Etat et de la société arabes non seulement à travers le prisme institutionnel et du pouvoir mais aussi à travers l’analyse de la logique et de la stratégie des acteurs, de leurs revendications, de leurs modalités d’organisation et de mobilisation.

Pistes de réflexion
À titre indicatif, voici une liste non-exhaustive des pistes de réflexion envisagées :
• Légitimation territoriale par le discours historique ;
• Histoire et historicité des constructions identitaires ;
• Régionalisation, fragmentation et recompositions territoriales, recompositions identitaires ;
• Impact politique, économique et identitaire des modifications des frontières ;
• Techniques de mobilisations, acteurs des champs sociaux, politiques et religieux.

Lieu
Université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble

Date
9 mars 2018

Comité d’organisation
Jean MARCOU, Professeur/ Sciences Po Grenoble – CERDAP2
Claire MARYNOWER, Maîtresse de conférences / Sciences Po Grenoble – PACTE
Zakaria TAHA, Maître de conférences/Université Grenoble Alpes-CREO-ILCEA4

Modalités de soumission
Les propositions (titre et résumé, en français ou en anglais, 500 mots), sont attendues jusqu’au 30 septembre 2017.
Elles sont à adresser à zakaria.taha@univ-grenoble-alpes.fr, jean.marcou@iepg.fr et claire.marynower@iepg.fr 

Les frais de déplacement et d’hébergement seront assurés par les organisateurs dans la mesure du possible.